Intervention au Conseil municipal de Cholet dans le cadre du Débat d’Orientation Budgétaire Novembre 2025 pour 2026.
Entre 2021 et 2024, les recettes publiques sont passées de 53 % à 51,3 % du PIB, tandis que les dépenses publiques reculaient de 59,6 % à 57,1 %. Autrement dit, la baisse des recettes est plus rapide que celle des dépenses. Cette trajectoire fragilise l’État et les collectivités locales, non pas à cause d’une explosion des dépenses, mais d’un affaiblissement des recettes, concentré sur les 0,5 % les plus riches dont la part dans la richesse nationale augmente.
Je condamne cette orientation budgétaire qui met en péril la capacité d’investissement des communes. Comme de nombreux maires et élus locaux, je suis inquiet pour les budgets à venir.
Je regrette la baisse continue des dotations de l’État depuis 2014. La ville de Cholet ne perçoit que 186 € par habitant, contre 222 € en moyenne pour les communes de même taille. Notre DGF est passée de 12 M€ en 2013 à 10,4 M€ aujourd’hui. Enfin, la suppression de la taxe d’habitation a privé les collectivités d’une ressource stable et affaibli le lien direct entre la ville et les citoyens contribuables.
La capacité d’autofinancement brute (CAF) est estimée à 6,19 M€, soit 8,88 % des recettes réelles de fonctionnement. C’est positif, mais tendu : un taux d’épargne brute ≥ 10 % est généralement recommandé pour sécuriser la trajectoire.
Les dépenses réelles de fonctionnement atteignent 1 135 € par habitant, en dessous de la moyenne de strate (1 511 €). Cela s’explique par la mutualisation avec l’agglomération : de nombreuses compétences ont été transférées, avec des attributions de compensation qui atteindraient 31,51 M€ en 2026. Cette organisation améliore le profil de la Ville mais déporte une partie des coûts sur l’agrégat Ville + Agglo.
Concernant la dette, l’encours passerait de 44,88 M€ (01/01/2026) à 55,80 M€ (31/12/2026) en cas d’exécution pleine. La capacité de désendettement évoluerait ainsi : 2,9 ans en 2024, 5,7 ans en 2025, 9,01 ans en 2026. Une progression trop rapide pour être soutenable à long terme.